LE CCAS DE SAINT-MAURICE: UNE APPROCHE PATERNALISTE DE L'AIDE SOCIALE

Peu après notre élection, s'est tenu, en juin, le premier conseil d'administration du Centre communal d'Action sociale (CCAS). Un comble de paternalisme, au détriment des droits des plus vulnérables.

Le premier Conseil d'administration a été l'occasion de faire connaissance entre les différents membres, et d'adopter le règlement intérieur. Pour le groupe Saint-Maurice en Commun, Mathilde Kaddour a formulé deux remarques sur celui-ci:

Rien n'est prévu pour la participation des usager.e.s et des bénéficiaires du CCAS

J’ai tout d'abord demandé ce qui était prévu pour assurer la participation des bénéficiaires (temps d’échange, questionnaires de satisfaction, boîte à idée,etc.). Après un temps d'incompréhension, la réponse fut assez simple: ces gens ne veulent pas participer, ne veulent pas se regrouper, bien au contraire. Ils veulent juste être aidés pour manger, et cela le moins longtemps possible et le plus discrètement possible. Les autres membres ont opposé un vrai rejet de toute forme de collectif (groupes de parole, etc.) ou de participation, sous prétexte que les personnes auraient d'autres chats à fouetter, et auraient un peu honte de bénéficier du soutien du CCAS. Nous souhaitons au contraire plaider pour que le CCAS recueille la voix des usager.e.s et s'en enrichisse, comme cela est le cas dans toutes les structures sociales aujourd'hui.

Les données nominatives sur les bénéficiaires font l'objet d'une communication trop large en Conseil d'administration.

-Ma seconde question a porté sur le respect de la règlementation concernant le partage d’infos nominatives : j’ai demandé quel était l’intérêt de nommer (nom et prénom) les bénéficiaires d’aides sociales en conseil d’administration. L’attribution des aides est, de plus, déléguée à une commission de 4 membres (ces aides étant ensuite ratifiées ensuite par le CA). La commission pourrait très bien avoir les noms, mais quel intérêt de donner ces noms complets en CA ? Réponse (éloquente !) : nous avons besoin de savoir qui c’est, nous connaissons les mauritiens (justement!). Et la même personne de poursuivre: "parfois on les connait et on voit bien qu’ils demandent des aides mais qu’ils se promènent avec de grosses voitures". Aucun commentaire. Cette sortie honteuse résume assez bien l'approche paternaliste de l’aide sociale, très stigmatisante, développée à Saint-Maurice. J’insiste donc vraiment (je reviendrai dessus dès que je pourrai) pour anonymiser autant que possible les bénéficiaires.