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Justification de vote du Groupe Saint-Maurice en commun sur le voeu contre la fermeture de la rue du Parc.


La première réaction spontanée à la décision de fermeture de la rue du Parc par la ville de Paris, y compris la nôtre, est un rejet pour deux raisons :

La méthode d’une part, quant à l’affront subi par le Maire et la municipalité de Saint-Maurice. Proposition de rendez vous le 22 aout avec des adjoints délégués parisiens et un arrêté de fermeture définitive déjà à la signature pour une neutralisation le 31 août 2023.

L’impact immédiat d’autre part, soit un chaos au carrefour et des bouchons, avenue de Gravelle.

Le travail en commission et notre réflexion ultérieure nous amènent à inviter les membres du conseil à prendre du recul sur l’analyse de fond c’est-à-dire sur l’enjeu de gestion des flux automobiles et du plan de circulation au niveau départemental, au niveau du Territoire et métropolitain, posant la question de la place de la voiture et plus globalement de la transition écologique, si nous voulons atteindre les objectifs de réduction sur l’effet de serre avant 2050.

Les seuls habitants qui pourraient voter ce voeu sans se poser trop de question serait peut-être les habitants du grand est parisien, mais pour les habitants de Saint Maurice, y compris ceux du plateau et de l’avenue de Gravelle la situation est plus complexe.

En effet La ville de Saint Maurice vit un phénomène de submersion de la voiture, aggravée ces dernières années, par l’autoroute A4 et ses sorties et entrées dans la ville ; par le flux des voitures provenant des routes D 6 et D 19, empruntant l’avenue de Lattre de Tassigny. En conséquence l’avenue de Gravelle, notamment, sert d’itinéraire de délestage pour ce réseau chaotique.

Dans ces conditions on peut se demander si les Mauritien n’ont pas les mêmes intérêts que les Parisiens, c’est-à-dire réduire la place de la voiture thermique comme électrique, pour vivre une ville apaisée au plan environnemental.

Je vous rappelle les termes du PADD intégré dans le futur PLUI, PADD que la majorité municipale a voté.

Au chapitre des défis environnementaux en partie III :

3.2. Développer un environnement urbain de qualité, adapter le territoire au changement climatique

3.2.1. Améliorer le fonctionnement de l’écosystème urbain et atténuer les nuisances induites par la ville

Objectif 2 : Diminuer les flux de transit issus des grandes infrastructures de transport afin d’améliorer la qualité de l’air Dans une logique de préservation de la santé et de l’environnement de vie des populations, le projet porte l’objectif de traiter l’insertion urbaine des grandes infrastructures routières et ferroviaires traversant le territoire, notamment pour réduire les flux de transit qui produisent des nuisances multiples. Cet objectif porte un principe de réduction de la place de la voiture en ville et porte également la lutte contre les rues « canyon » qui emprisonnent la pollution de l’air. Le territoire porte la lutte contre les nuisances sonores avec un objectif de réduction du bruit qui trouvera ses traductions, notamment autour des pôles gare, dans des formes urbaines particulières d’implantation et d’orientation. Le projet porte les demandes de certaines villes (Joinville-le-Pont, Charenton-le-Pont) de transformer des portions de l’autoroute A4 en boulevard urbain par des mesures de diminution de la vitesse autorisée, d’aménagement de carrefour à feux, etc

Ainsi la fermeture de la rue du Parc, certes un peu brutale, a effectivement pour objectif de freiner l’usage de la voiture comme moyen de parcours domicile travail, avec des conséquences paradoxales mais pas contradictoires avec les objectifs de la transition écologique, puisque cette fermeture génère transitoirement des bouchons et des pics de pollution. En même temps l’aménagement de cette rue en circulation douce donnant accès au bois a pour but d’améliorer le cadre de vie des habitants de Saint-Maurice. Les riverains de l’avenue de gravelle et les habitants du plateau sont ainsi partagés.

La vraie question c’est l’alternative à la voiture. Parce que l’on peut fermer de voies automobiles, mais si l’on n’offre pas de solution aux salariés et usagers, et aux transporteurs pour se déplacer autrement, nous allons créer un phénomène d’étau.

Alors qu’entend on pour accélérer ce que l’on appelle le transfert modal pour emprunter le jargon des urbaniste penseur. Le transport des marchandises vers

le fret ferroviaire, alors que l’on sacrifie le fret SNCF pour le filialiser, vers le fret fluvial et le développement des transports en commun.

Avec les conseillers régionaux de l’opposition de gauche au conseil régional, notamment communiste et France Insoumise notre groupe mène une action depuis plus d’un an pour rétablir une offre de transport à 100 %, parce qu’avec sa logique de privatisation Valérie Pécresse est entrée dans une logique de réduire les coûts des transport à l’extrême avec pour conséquence la réduction de l’offre de transport (sur 165 lignes de bus RATP ( la ligne 77 qui passe avenue de gravelle est sous surveillance) les RER C , D E les transiliens H N U 6 lignes de tramway et 13 lignes de métro).

De plus en plus d’habitants d’Ile de France empruntent les transports en commun, alors que nous sommes en dessous du niveau de fonctionnement de 2019.

M Baudrier, conseiller régional administrateur communiste d’Ile de France Mobilité, souligne l’insuffisance du financement des transports franciliens à l’occasion de l’approbation du protocole avec IDFM, approuvé ces derniers jours.

En conséquence les transports parisiens ne sont pas sortis de la crise financière et leur équilibre précaire va tendanciellement reposer sur les usagers. Ainsi M Baudrier, dans une interview à l’Huma ce jour n’exclut pas un passage du Pass Navigo à 100 €, après 2024.

Dans ces conditions je pense sincèrement que la fermeture de la rue du Parc mérite bien plus qu’un voeu, elle réouvre concrètement les réflexion et action sur le dossier de la transition écologique, et des transports.

Ainsi nous ne le voterons pas, nous nous abstiendrons. Nous demandons en conséquence une concertation avec la ville de Paris et avec la présidente du conseil régional. Nous pensons que la place de la voiture sur la commune de Saint-Maurice, sinistrée à ce titre, doit faire l’objet d’une priorité et d’une réflexion au sein du Territoire et de la Métropole, pour accélérer le transfert modal.

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